J'aime bien quand les scénaristes mélangent deux intrigues : ici on a le droit à l'intrigue policière comme toujours mais aussi à une grosse partie de "repars ou repars pas dans les années 2000 ?". Parce que Sam croit toujours dur comme fer qu'il faut qu'il sauve quelqu'un ou qu'au contraire qu'il détruise quelque chose pour pouvoir rentrer chez lui, un peu comme une grosse épreuve pour pouvoir passer de l'autre côté de la ligne. 

Gene, Ray, papa Tyler et Chris (c'est à ce moment que dans un élan irraisonné, Sam crie "PAPA ?!")

On commence donc l'épisode par une bonne grosse claque pour Sam qui voit son père se faire arrêter parce qu'il se trouvait soit disant au mauvais endroit au mauvais moment. Alors là, Sammy boy perd tout ses principes et veut absolument relâcher son père, bah oui quoi ! Il veut pas que son lui de 4 ans souffre à l'idée d'un papa en prison. 

Et comme le patriarche Tyler est loin d'être tout rose, Sam découvre que celui-ci fait partie d'un trafic de vidéos pornos… Mais c'est pas grave parce que Vic Tyler arrive à berner son fils en beauté et va même jouer avec lui au foot (C'est là qu'il y a un moment extraordinaire dans l'histoire de LOM : Sam Tyler sourit pendant plus de 20 secondes, c'est quand même un gros exploit et ça fait plaisir.

OUI, il sourit (obligée de faire une capture là)

Et comme il peut pas garder ça pour lui, il en parle à sa coupine Annie qui le croit complètement dingo, et veut le faire enfermer à l'asile… Alors Sam est un peu triste et va voir son pote le barman ultracool qui lui donne toujours de bons conseils

C'est là que ça devient un peu étrange. Sam suit ses souvenirs et part chercher son père qui, comme il se souvient, doit assister à un mariage : il se souvient d'un homme frappant une femme en rouge dans une forêt… La femme en rouge c'est Annie, l'homme en question est son paternel qui a tout foiré en beauté. Et c'est là que Sam doit faire un choix :  laisser son père coupable partir, ou l'enfermer et ainsi changer sa propre vue et de celle de sa mère. Le dilemme est assez draconien, Sam pète un peu les plombs et pointe son arme sur Gene Hunt (il a osé le bougre !). Au final il laisse partir son paternel… Et là il se met à chialer (mais pas comme une gonzesse en vrai homme en se contenant et tout) quand il entend sa mère dire à son lui de 4 ans que son père est parti… 

Plus ça va plus on a de la compassion pour Sam, le truc de bien avec John Simm (y'a toujours un truc de bien avec John Simm) c'est qu'il arrive on ne sait pas trop comment à rappeler au spectateur qu'il est toujours coincé dans un endroit inexistant, qui est complètement terrifiant pour lui et qu'au bout d'un moment il est normal qu'il pète un plomb ou qu'il chiale un bon coup. On arrive vraiment à ressentir ce qu'il ressent : c'est un gars à qui il arrive un truc vraiment pas normal et voilà comment il réagit : en faisant bonne figure d'une part mais en s'oubliant parfois croyant à une construction de son esprit. C'est pas évident à jouer et il y arrive vraiment brillamment. 

 Sam Tyler en pleine crise de "j'vais rentrer à ma maison" !  

Confronter Sam à son père et à lui-même enfant était en un sens obligatoire (mais je me demande si le/les scénaristes ont pas des problèmes avec leur paternel, parce que dans Ashes to Ashes aussi, Alex Drake a un père un peu/beaucoup foireux). Faut dire que Vic Tyler profite beaucoup de la folie de Sam (là aussi, le personnage de Sam est vraiment malmené : il voit ses parents, son père être un malfrat, et ne peut rien lui dire de son lien de parenté alors qu'il ne l'a pas vu durant plus de 30 ans).

Maman et papa Tyler

Pour ce qui est des autres personnages, ils sont vraiment relayés ici au second plan, toute l'attention est sur Sam et ça peut se comprendre (c'est un final de saison quoi merde). Donc on a le droit à un Gene Hunt en retrait et à une Annie qui commence à penser qu'il serait temps d'envoyer Sam se faire soigner. Mais dans le bénéfice du doute, elle prend quand même les devants et va vérifier les dires de Sam qui s'avèrent justes. Elle ne le croit pas pour autant, mais arrive pas forcément à expliquer ces faits. Ray est maintenant mis en arrière (il est rétrogradé faut pas l'oublier) pareil pour Chris (ces deux là, vont avoir une vraie vie avec Ashes to Ashes, ce qui manquait un peu à Life on Mars).

Oui, je commence les reviews à la fin de la saison 1... LOGIQUE (non mais promis je me referrai un troisième visionnage des premiers épisodes et ferai des reviews).

C'est un peu l'épisode Sam contre Ray, mais aussi l'épisode où Sam comprend qu'il devra aller jusqu'au bout de ses actes pour essayer de retourner chez lui. On sent vraiment qu'il est désespéré, et il en devient drôlement… con. Parce que oui, Sam Tyler a des principes, une morale, une étique du petit gars parfait, il est droit et veut que les autres le soient, et quand y'a un pet de travers, il apprécie pas le petit père. Alors je vous dis pas quand un détenu meurt à cause d'un officier et que Monsieur décide de mener son enquête pour savoir la vérité. 

C'est sa raison d'être mon petit Gene faudra t'y faire...

Au tout début, tout le monde repose la faute sur Sam (même Annie, dis donc traitresse !), on sait pas trop trop pourquoi (surement parce qu'il agace tout le monde avec ses principes - même le spectateur). Ensuite parce qu'il fait chier son monde il se fait virer pour un temps (Gene Hunt a l'attaque), mais le Tyler s'en fout et commence à s'attaquer au plus faible du troupeau à savoir Chris, qui vend la mèche et qui dit qu'un enregistrement pourrait révéler la vérité sur l'affaire. Du coup, Sammy boy part à la recherche de la cassette perdue et tombe sur Ray, et là, LA baston qu'on attendait tous comme des gosses de 10 ans devant un match de boxe : Ray Vs Sam, ça tabasse, ça te fout des casiers dans la gueule, ça finit par une victoire de Sam qui récupère le Graal et s'en va l'écouter gentillement devant un Gene Hunt perplexe : le coupable c'est Ray (tiens donc), qui a chié dans la colle sévère.

BASTON !!!!!

Mister Hunt décide donc de rétrograder Ray à des taches de bas étages, mais Tyler qui veut détruire ce monde pour revenir dans le sien, par pure hypocrisie donc (et il a raison le bougre), et qui supporte pas qu'on fasse pas les choses dans les règles décide d'aller voir le supérieur de la division qui fout la preuve à la poubelle. 

"Am I mad, in a coma, or back in time ?" un peu des trois en fait...

Et oui Sammy boy, tu vas rester coincé encore quelque temps dans ce lieu étrange qu'est le Manchester des 70's.

Ce que j'ai aimé dans cet épisode, c'est encore une fois le talent de John Simm de passer d'une situation à une autre. J'adore le voir devenir barjot devant une radio qui l'appelle en plein milieu d'un restau, le voir péter un plomb dans les toilettes et hurler à la mort qu'on vienne le sortir de cet enfer, ou le voir à deux doigts de fondre en larmes dans le bureau du supérieur parce qu'il comprend qu'il ne peut toujours pas rentrer en 2006.

Il me fait vivre tout ça, il fait tellement bien ressortir les émotions que j'en ai mal pour lui à chaque fois. À côté de ça, il arrive à faire un personnage drôlement chiant, on a parfois envie de le tarter mais quand on comprend les raisons du pourquoi de ces actes, on a juste envie de le serrer dans nos bras en lui tapant sur l'épaule en disant "there, there…". 

Sam Tyler boit du LAIT. Your argument is invalid. 

J'ai aussi beaucoup aimé qu'on voit un peu plus des personnages comme Phyllis qui a de bonnes réparties (prends toi ça dans ta face Gene Hunt), ou qu'on mette sur un pied d'estale Ray, qui n'a jamais était très sympathique pour personne (il l'est beaucoup plus dans Ashes to Ashes par contre, il parait moins dur, plus innocent même). Annie, quand à elle, est TROP gentille avec Sam, ce personnage est d'un gentillesse et d'une patience incroyable et Liz White a une tête toute mimi et une voix qui l'est encore plus, alors du coup on l'a voit pas faire un mauvais coup à Sam (qui lui se gène pas pourtant), elle le voit tellement désemparée qu'elle peut pas faire autrement. Pareil pour Hunt, qui se comporte un peu comme un père quand Sam entend des voix dans le restau, et qu'il le sort vite fait de là pour le ramener à la réalité, il sent bien qu'il est désemparé et qu'il repart dans sa folie, Hunt est vraiment quelqu'un de protecteur au fond (un peu comme le fait qu'il veuille protéger son équipe d'un cataclysme).

Bon là, ça se voit pas, mais comme un père j'vous dis...